vendredi 2 novembre 2007

Franchise médicale: une privatisation de la sécurité sociale?

La conférence qui s'est tenue mardi 30 octobre à 19h00 à la permanence d'"Alès Ville à Vivre" a réuni autour de Jean Matouk, de Jacques Gras et Paulette Vicente, environ 40 personnes dont M. Fabien Gabillon qui nous a fait le plaisir en tant que Médecin et candidat PS à la mairie d'Alès de venir débattre..

La présentation de M. Matouk a permis de mettre en évidence trois points clés autour du système de sécurité social français, et en particulier que :
  1. le déficit de la sécurité sociale ne peut plus être financé par des hausses de cotisations,
  2. la solution d'appliquer "une franchise médicale" n'est qu'une fuite en avant puisque le problème de fond n'est pas règlé (le projet de budget 2008 annonce un déficit de la sécurité social de 8 milliards d'€uros contre 6 milliards en 2007 et ce malgré la nouvelle franchise médicale),
  3. la réduction des déficits passe par des choix politiques qui nécessitent des mesures aussi bien envers et avec les médecins et professions médicales qu'envers et avec les patients.
M. Matouk a mis en avant plusieurs points clés :
  • La France est le plus gros consommateur de médicaments
  • La France consomme encore peu de génériques comparés aux pays plus performants
  • Les Français sont ceux qui dépensent le plus en PIB par habitant dans leur système de santé sans que cela soit proportionnellement plus efficace...
A l'issue de cette présentation M. Matouk a suggéré quelques pistes et a rappelé que le fait de transférer les tickets modérateurs et les "franchises médicales" vers les mutuelles impliquent de fait une privatisation de notre système de santé. En effet chaque mutuelle finira par décider ce qu'elle accepte de prendre en charge et à quel prix, ceux qui auront alors les moyens pourront être mieux soignés que les autres...

Au fond le débat a permis de mettre en lumière que pour résoudre le déficit de la sécurité sociale, il faut que l'ensemble des syndicats de la profession médicale et les partenaires sociaux puissent discuter en mettant de côté leur corporatisme, ce qui semble loin d'être évident.

Pour notre part nous tenons à ce que le système de mutualisation perdure. La Franchise Médicale sanctionne ceux qui ont le plus de difficultés, et pèse plus sur les classes moyennes. Pourtant la réforme de la sécurité sociale est possible à partir du moment où chacun pourra partager le même diagnostic et s'accorder sur des objectifs plutôt que de subir la loi des corporations.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les Français ne sont pas encore prêts à réduire leurs déficits quels qu'ils soient.
Pourtant pour conserver son indépendance il faut conserver une indépendance financière...